Wtfcaloid : The End
Voilà qui est fait. Cette semaine se tenaient les trois représentations du premier opéra Vocaloid de Keiichiro Shibuya. Ce fut l'occasion de nombreuses expériences, surtout sur le thème du wtf.
Car c'était clairement wtf. Pas de pop ni de bonne humeur, le ton était de base sur la fin et la mort (The End). Un thème récurrent dans l'opéra, pourtant, beurré de japonais ça passe tout de suite moins bien. Une peluche vomitive issue d'un croisement entre Hamtaro et un furby, de la 3D ikéa, de l'animation en promo, et des effets visuels à faire bader n'importe quel épileptique.
Le compositeur dit avoir souhaité créer une œuvre qui puisse dépasser l'imaginaire. Hé bien c'est un défi parfaitement relevé car ni la "musique" ni l'image ne peuvent provenir d'un esprit humain.
J'ai pu moi aussi faire ma photo kikoo de la statue 1:1 de Miku.
D'ailleurs,cette représentation a généré des jeux alternatifs puisque la première chose qui m'a choqué en rentrant dans le théâtre, c'est la proportion plutôt importante de vieux. Comme les escargots dans les aquariums, on ne sait pas vraiment pourquoi ni comment ils sont arrivés là. Pourtant, il y en avait un bon paquet. Et évidemment, dans les 15 minutes qui ont suivi le début de l'opéra, la moitié est sorti de la salle en grinçant des dents. Hé oui m'sieurs-dames, l'opéra éléctro-bug transcendantal japonais, c'est pas d'vot' génération.
A part un ou deux paumés qui avaient voulu faire du cosplay, l'ambiance était sur-intellectualisée. Car oui, Miku-dragon violet qui vole dans des nuages photohop, c'est de l'art, et c'est une lecture à quatre niveaux.
Sans m'attarder, disons que cette œuvre est profondément incompréhensible au premier regard, et qu'il faut s'y intéresser bien plus profondément que sa simple représentation pour en saisir toute la subtilité. Car oui, malgré tout, c'est une création extrêmement réfléchie, plutôt bien pensée et forte de sens, mais seulement pour des érudits ou des personnes qui se sont déjà renseignées avant sur les réflexions du compositeur.
Le boulot est là, le contrat est rempli. C'est un opéra d'un genre nouveau, mais peut-être un poil avant-gardiste pour le commun de la plèbe. Si vous aimez le Vocaloid joyeux, pétillant et yuri/yaoi, n'achetez pas le DVD. En revanche, si vous avez l'esprit aussi ouvert que les fesses d'un enfant de bas-âge après le passage de 14 pédophiles, alors courez-y.
Miku-dragon, qui était une des lithographies qui accompagnaient le programme.
En conclusion, l’œuvre de M. Shibuya est aux antipodes des cultures du reste du monde. Tout est extrêmement japonais, coloré, wtf et incompréhensible. Il en résulte cependant une certaine contemplation désintéressée, qui procure une satisfaction visuelle et sonore suffisante pour passer un bon moment.
Comme il est purement arbitraire de donner une note, je considèrerai juste l'opéra par rapport à ce qu'on pourrait attendre de la licence Vocaloid, et de ce qu'on pourrait attendre d'un opéra. Et pour ça, je met la note de :
15/20
Shibuya donne une toute nouvelle dimension à Vocaloid, et ça fait du bien. Pourtant, j'ai vraiment regretté de ne comprendre tout l'opéra qu'après sa représentation, et en cherchant des interviews sur le net. Un thème tel que la mort d'un être virtuel ne devrait pas forcément être représenté par une flopée d'effets visuels et sonores qui perdent le spectateur plus qu'ils ne lui font suivre un fil conducteur.
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" En revanche, si vous avez l'esprit aussi ouvert que les fesses d'un enfant de bas-âge après le passage de 14 pédophiles, alors courez-y." C'est beau :')
à part ça, plusieurs personnes qui se sont "penchées" et avec qui j'ai parlé de cette oeuvre ont eu plus ou moins la même réaction : wadafak. J'attends de voir des images et de constater par moi-même l'étendue de ce fameux wtf